télétravail comporte - il des risques pour la santé ?

Santé et télétravail : Quels sont les points de vigilance ?

Santé et télétravail

Santé et télétravail :  Comment télétravailler dans de bonnes conditions ?

Santé et télétravail : Est-ce compatible ? Le télétravail génère des impacts positifs pour  la santé des travailleurs comme la  diminution du stress et de la fatigue générés par les transports. Toutefois, le télétravail expose aussi les salariés à des contraintes ayant des conséquences pour leur santé physique et mentale comme les troubles musculosquelettiques, anxiété, addictions, etc.

Destiné  à toutes personnes soucieuse de la qualité de vie en télétravail , cet article vise à :

  • Faire connaître  les facteurs essentiels  pour télétravailler dans de bonnes conditions ;
  • Pointer  les points de vigilance en matière de télétravail ; 
  • Sensibiliser sur les  risques pour la santé physique et mentale des télétravailleurs

A travers un tableau synthétique, les facteurs permettant de travailler dans de bonnes conditions sont mentionnés et classés par famille à savoir : 

  1. Environnement physique et matériel
  2. Charge de travail
  3. Durée du travail
  4. Conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée
  5. Variété des activités
  6. Management à distance
  7. Contrôle de l'activité
  8. Relations entre collègues
  9. Isolement social

Par ailleurs, les risques pour la santé des télétravailleur sont identifiés pour chaque thématique. 

1 - Environnement physique et matériel

 

 Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite… Points de vigilance  Dommages possibles  
· Un  matériel adapté notamment : téléphone,  ordinateur récent, un écran plus grand, un double écran, un clavier amovible, un casque auditif, une souris « ergonomique », etc. 

• Une connexion internet fiable et qualité

· Un espace  de télétravail si possible  séparé des autres lieux de vie du domicile 

· Des  conseils   sur l'aménagement de son poste de travail : éclairage, positionnement de l'écran, etc.

· Une pause toutes les heures de 5 minutes afin d'assurer un repos visuel et d'éviter une posture statique trop longue. 

· Veiller à ce que le télétravailleur  dispose de mobilier approprié notamment siège ergonomique  et de matériel adapté : double écran, écran suffisamment grand, souris ergonomique, … 

· Utilisation du  matériel personnel  du télétravailleur (téléphone, ordinateur, etc.) perturbant la séparation entre la vie personnelle et la vie professionnelle 

 

· Troubles musculosquelettiques (cervicalgie, lombalgie, canal carpien, etc.)  dus à un mobilier  non adapté et/ou une absence de matériel 

· Troubles visuels liés au travail sur écran 

·Fatigue due à l'augmentation du temps de travail à cause des pertes de temps pour résoudre des problèmes techniques  

· Anxiété de ne pas rendre son travail dans les délais impartis en raison d'un manque de performance du matériel 

· Baisse de l'estime de soi et de la confiance en soi due à la difficulté de rendre un travail de qualité (qualité empêchée)

·Extension de la disponibilité notamment en cas de recours à son téléphone personnel (appel clients pendant les temps de repos)

2 - Charge de travail

 

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite  Points de vigilance Dommages possibles
· Une charge de travail adaptée au télétravail et compatible avec la performance des outils numériques mis à la disposition du télétravailleur et de sa connexion internet.  

· Une clarification par la hiérarchie du  mode de  répartition de la charge de travail entre télétravailleurs et non-télétravailleurs 

 

· Charge de travail importante causée par   des  aléas :  dysfonctionnements du matériel informatique, interruptions inopinées dans le travail par des tâches non prévues, etc.

· Repérer les situations de  suractivité 

· Veiller que le télétravail n'entraîne pas un transfert  de la charge de travail des télétravailleurs vers leurs collègues non télétravailleurs ou inversement

· S'assurer que la charge de travail fait l'objet d'une concertation avec le manager notamment en début d'année, avec la définition des objectifs à atteindre.

· Attention aux objectifs peu clairs et imprécis 

 

· Fatigue 

· Troubles cognitifs 

· Syndrome d'épuisement professionnel (burn-out)

· Maladies cardio-vasculaires

· Tensions entre collègues dues à un ressenti d'injustice organisationnelle en matière de répartition de charge de travail 

 

3 - Durée du travail

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite … Points de vigilance Dommages possibles 
· Des heures de travail avec une heure de début et de fin 

· Des pauses régulières sans oublier le temps de déjeuner 

· Evaluer la charge de travail du télétravailleur en tenant compte du travail réel : aléas dus aux dysfonctionnements du matériel informatique, ...

· S'assurer que la charge de travail fait l'objet d'une concertation avec le manager notamment en début d'année, avec la définition des objectifs à atteindre.

· Attention aux objectifs peu clairs et imprécis 

 

· Fatigue 

· Syndrome d'épuisement professionnel (burn-out)

 

4 - Conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite… Points de vigilance  Dommages possibles 
· Contact et sollicitation  uniquement pendant les plages horaires de disponibilités définies au préalable avec le manager et le télétravailleur

· Des  horaires de réunions en visioconférence compatibles avec la vie familiale 

· Une  organisation personnelle de travail et d'un environnement physique (pièce séparée si possible) permettant de scinder la sphère privée et celle professionnelle

· Une certaine autonomie dans la gestion de son temps 

· S'assurer que les salariés ne dépassent pas les durées maximales légales de travail et disposent de la durée minimale de repos à savoir :

–Durée maximale  par jour : 10 h (L.3121-18 CT)
– Durée maximale hebdomadaire moyenne sur 12 semaines : 44 h (L.3121-22 CT)
– Durée maximale  par semaine : 48 h (L.3121- 20 CT)
– Repos quotidien : 11 h  (L. 3131-1 CT)
– Repos hebdomadaire : 35 h (L3132-2 CT)

· Prêter une attention particulière au respect du droit à la déconnexion 

 

· Porosité entre la vie au travail et hors travail 

· Troubles de l'humeur

· Anxiété 

· Burn-out 

· Conflits d'ordre privé générés par une fragilisation de l'équilibre travail- famille

5 - Variété des activités

Travailler dans de bonnes conditions nécessite… Points de vigilance  Dommages possibles
· Des activités variées et intéressantes

· L'apprentissage  de nouvelles choses  

· Veiller à ce que le télétravailleur  réalise un point avec son manager sur ses activités confiées 

· S'assurer que les activités en télétravail ne soient pas monotones pouvant entraîner de la frustration et de l'ennui

· Identifier les activités à réaliser plutôt en télétravail et celles les plus adaptées en présentielle 

 

· Monotonie et ennui

· Troubles de l'attention et du sommeil

· Troubles de la perception du temps générateurs de mauvaises performance dans l'entreprise 

6 -Management à distance

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite… Points de vigilance  Dommages possibles 
· Des relations avec le management basées sur la confiance 

· Une communication claire au niveau de la direction et du management apportant de la visibilité à la situation de l'entreprise

· La reconnaissance de la part du manager du travail et des efforts fournis 

· La prise en compte des souhaits de formation et d'évolution professionnelle 

· Une implication dans les décisions et les projets des salariés  

 

 

· S'assurer que les managers :

– Disposent de tous les moyens pour manager à distance

– Ont été formés au management à distance

– apportent de la reconnaissance et du soutien aux salariés

· Sensibiliser les managers aux risques d'addictions (alcool, drogues, médicaments, etc.)

 

· Sentiment d'isolement, de frustration, de lassitude ou d'injustice 

· Perte d'estime de soi pouvant conduire à un désengagement des télétravailleurs dans leur activité professionnelle 

7 - Contrôle de l'activité

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite Points de vigilance Dommages possibles 
· L'établissement d'une relation de confiance avec les télétravailleurs 

· Une connaissance de tous les systèmes de surveillance mis en place y compris les systèmes de contrôles techniques

 

· Contrôle abusif , exercé de façon excessive,  non justifié,  sans consultation au préalable du CSE et information du salariés 

. Non respect de la vie privée 

. Interdictions :

– une surveillance constante au moyen de dispositifs vidéo (tels qu'une webcam) ou audio ;

– le partage permanent de l'écran et/ou l'utilisation de "keyloggers" (logiciels permettant l'enregistrement des frappes au clavier effectuées par une personne sur un ordinateur) ;

– une obligation pour le salarié d'effectuer très régulièrement des actions pour démontrer sa présence derrière son écran comme cliquer toutes les X minutes sur une application ou prendre des photos à intervalles réguliers

· Mal-être 

· Pression psychique 

 

8 - Relations entre collègues

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite… Points de vigilance  Dommages possibles 
· Un collectif de travail fondé sur la confiance, la loyauté, la coopération et la solidarité 

· Des moments d'échanges et de convivialité entre collègues

· Une intégration des nouveaux embauchés via un système de tutorat 

 

· Manque d'équité dans la répartition de la charge de travail 

· Qualité de l'intégration au collectif de travail  des nouveaux embauchés

 

· Isolement social 

· Mal-être et anxiété occansionnée notamment par une absence d'entraide edans le travail 

 

9 - Isolement social

Télétravailler dans de bonnes conditions nécessite… Points de vigilance Dommages possibles 
· Des outils pour communiquer avec les autres collègues

· Des contacts fréquents  avec son manager,  ses collègues et l'entreprise 

· La participation  à des projets collectifs 

· Des  informations régulières  concernant la vie de l'entreprise 

· Des entretiens individuels (professionnel, évaluation)

· Un accès à la formation et aux possibilités de déroulement de carrière. 

 

· Repérer les personnes qui ne donnent pas de nouvelles 

· Identifier les  approches managériales et RH favorisant l'invisibilité des salariés 

· Mise à l'écart des collègues qui jugent le salarié en télétravail "privilégié"

 

 

· Mal-être 

· Dépression 

· Addictions (alcool, médicaments, etc.)

· Emotions négatives 

 

formation élus du CSE SSCT

COVID-19 : Attributions et moyens du CSE

Crise sanitaire ! Qu'est-ce que cela change pour les élus du CSE ?

CSE et  Covid-19 ! Est-ce que les attributions et les moyens du CSE  sont impactés ? Tout d'abord, la loi impose à l'employeur d'assurer la sécurité et de protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Pour ce faire, l'employeur met en place des mesures de prévention, des actions d’information et de formation ainsi que des moyens adaptés. Quant au CSE, il  contribue à promouvoir la santé, la sécurité et les conditions de travail en notamment lui proposant des mesures de prévention et en l'alertant en cas de danger. 

Dans ce contexte de crise sanitaire, les élus du CSE jouent un rôle majeur dans la prévention des risques de contamination. Il sont, en autres,  amenés  à :
- Intervenir dans la procédure d’actualisation du document unique et être consulté sur sa mise à jour  ;
- Être consulté  en cas de modification importante de l'organisation du travail ;
- Présenter à l’employeur les réclamations individuelles et collectives ;
- Alerter l’employeur en cas de danger grave et imminent.

A - Intervention du CSE   dans la procédure d’actualisation du DUER

Face une situation exceptionnelle d’une extrême gravité, le ministère du travail demande aux employeurs de procéder à une réévaluation des risques professionnels. Il  va s'agir de  réduire au maximum les risques de contagion sur les lieux de travail et à l’occasion du travail. Par ailleurs, le comité social et économique et le service de santé au travail interviennent dans la procédure d’actualisation du DUER. En outre, l’évaluation des risques professionnels doit être portée à la connaissance des salariés

Le ministère du travail souligne que « les représentants du personnel, en particulier, les représentants de proximité et le CSE sont bien placés pour aider à identifier les situations à risque au quotidien et la faisabilité réelle des actions que l’employeur envisage de mettre en œuvre".

1. Évaluation des risques professionnels

L'évaluation des risques  consiste à repérer les risques de contamination  dans les différentes unités de travail de l’entreprise.  Elle s'effectue en tenant compte du travail réel. En d'autres termes, c'est connaître comment les personnes exécutent leur travail et   les aléas et les dysfonctionnements auxquelles elles sont confrontées. Bien entendu, l'évaluation des dangers concerne également  les risques collatéraux : fatigue supplémentaire,  stress, anxiété, etc.  

En temps normal, l'analyse de l'activité utilise des méthodes d'observation et d'interview.  Avec le risque aigu de contagion,  il convient d'utiliser d’autres modes de communication : téléphone, SMS, mail, envoi de questionnaire, etc. 

2. Élaboration du programme de prévention

Le ministère du travail rappelle que le CSE est associé au programme de prévention. A ce titre, il  rend un avis.  Le comité possède toute latitude pour apprécier l’efficacité des mesures de prévention envisagée par l’employeur. Par conséquence, Il propose les mesures de prévention supplémentaires qui lui semble utiles et nécessaires. Le refus de l'employeur d’en tenir compte, doit être motivé.

Le programme de prévention est établi en se basant sur l’évaluation des risques professionnels réalisée en amont. Les fiches conseils métiers publiées par le ministère du travail fournissent des recommandations devant  être appliquées et adaptées en fonction des environnements particuliers de travail.

3. Suivi de l’application des mesures de prévention

 Une vigilance est recommandée pour repérer les dysfonctionnements dans la mise en pratique des mesures de prévention. Ainsi, les élus pourront proposer à l’employeur  les mesures de réajustements nécessaires. C'est la raison pour laquelle, ils maintiendront des contacts réguliers avec leurs collègues pour connaître comme cela se passe concrètement sur le terrain. Par exemple, échanger avec eux  sur les dangers auxquels ils sont exposés,  les moyens mis à leur disposition  et  les difficultés : augmentation des cadences, manque de protection individuelle, absence d'affichage des mesures et gestes barrières à destination du public, etc. 

B - Consultation du CSE  en cas de modification  importante de l'organisation du travail 

Face à l’urgence de la situation et à la difficulté de réunir les représentants du personnel, est-ce que l’employeur peut passer outre la consultation des élus ?  La réponse est non. L’employeur doit toujours recueillir l’avis du CSE dans les cas prévus par le code du travail notamment lors de  tout aménagement important modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail, mais les modalités de consultation du CSE ont été modifiées temporairement au regard de l'urgence et de la gravité de la situation. Ainsi,  l'employeur peut prendre des mesures conservatoires d'organisation du travail, en cas d'urgence, et consulter ensuite le CSE. En définitive, le CSE rend toujours un avis mais après la décision de l'employeur

Modification temporaire des délais relatifs à la consultation et l'information du CSE 

Les délais du CSE  pour rendre son avis relatif  aux décisions de l'employeur  portant sur les mesures  concernant les  conséquences économiques, financières et sociales de la propagation de l'épidémie de covid 19 sont fixés à  8 jours en l'absence d'expert, 11 jours en cas de recours à un expert (12 jours pour le comité central) et 12 jours en cas d'intervention d'une ou plusieurs expertises dans le cadre de consultation se déroulant à la fois au niveau du comité central et d'un ou plusieurs établissements. (Décret n°2020-508 du 2 mai 2020).

 

C - Présenter les réclamations individuelles et collectives

En cas de non-respect du droit du travail, le CSE présente à l'employeur les  réclamations individuelles et collectives  : dépassement de la durée maximale quotidienne du travail, durée du repos quotidien inférieur à 11 heures, etc. .

D - Alerter en cas de danger grave et imminent

Si l’employeur s’abstient de tenir compte des  recommandations du ministère du travail, les salariés peuvent se retrouver exposés à un danger grave et imminent.
Dans le contexte de pandémie, il peut s’agir  d’une organisation du travail n'intégrant pas les mesures et les gestes barrières. Par exemple : impossibilité de maintenir une distance sociale minimale de 1 mètre, absence de protections individuelles, etc. 

Si un élu au CSE constate l’existence d’un danger grave et imminent notamment par l’intermédiaire d’un travailleur, il alerte immédiatement l’employeur. Ce dernier doit procéder immédiatement à une enquête avec le représentant du personnel. Le danger grave et imminent est consigné dans le registre spécial prévu à cet effet. En cas de divergence sur la réalité du danger ou sur les mesures à prendre, l’employeur réunit dans les 24 heures le CSE et informe l’inspecteur du travail et le contrôleur de la CARSAT ou de la CRAMIF. A défaut d’accord entre l’employeur et la majorité du CSE sur les mesures à prendre et les conditions d’exécution, l’employeur saisit immédiatement l’inspecteur du travail.

E - Moyens du CSE 

1 - Heures de délégation

En cas d’activité partielle (ou chômage partiel), le mandat d’un représentant du personnel au CSE n’est pas suspendu. En conséquence, il se poursuit normalement (L.3123-4 CT). De plus, l’activité partielle n’a aucune incidence sur le nombre d’heures de délégation dont dispose un représentant du personnel.
Par principe, le crédit d’heures mensuel fixé par le code du travail ou un accord d’entreprise ne peut pas être dépassé, sauf en cas de circonstances exceptionnelles prévues par le code du travail (L.2315-7 CT). Dans cette situation inédite avec des impacts importants en SSCT, les élus au CSE peuvent avoir un  surcroît inhabituel  d’activités et démarches justifiant un dépassement de leur crédit d’heures mensuel.

2 - Réunions du CSE

Des réunions extraordinaires peuvent être organisées à l’initiative de l’employeur. Par ailleurs, deux élus peuvent demander une réunion  relative à des questions relatives à la santé et la sécurité.

Recours à la visioconférence, à la conférence téléphonique voire la messagerie instantanée 

Avec le risque de contamination, il est difficile de réunir le CSE dans une salle. C’est pourquoi, l’usage de la visioconférence voire de la conférence téléphonique est possible, après que l'employeur en a informé les membres du comité. En cas d'impossibilité de recourir à la visioconférence ou à la conférence téléphonique, l'ordonnance du 1er avril 2020 autorise l'utilisation de la messagerie instantanée pour l'ensemble des instances représentatives du personnel. Un décret est nécessaire pour fixer les conditions de recours à la conférence téléphonique et à la messagerie instantanée.

Le procès-verbal du CSE retrace les échanges entre la direction et les représentants du personnel. Face aux enjeux des risques de contagion, il convient de bien mentionner par écrit les réponses de l’employeur relatives aux préconisations des élus et/ou du médecin du travail et aux des réclamations individuelles des salariés.

Période de pandémie
Actions et démarches  des élus

  • Maintenir un contact régulier avec les collègues pour connaître leurs préoccupations ;
  • Organiser des visio-conférences pour les maintenir informés de l’actualité de l’entreprise (mesures prises, actions des élus, etc.) et répondre à leurs questions ;
  •  Actualiser, suivre  l’application pratique des mesures de prévention et proposer des réajustements ;
  • Alerter   la direction  sur les dangers voir les DGI, les contraintes et les difficultés auxquels sont exposés les travailleurs ;
  • Rechercher et proposer à l’employeur des actions de prévention ;
  • Vérifier si l’employeur applique  les recommandations du ministère du travail (affichage, mesures et gestes barrières, etc. ) ;
  • Vérifier si les collègues disposent de moyens suffisants face au risque de contagion ; 
  • Tenir un journal de bord  des faits marquants : réunions extraordinaires, DGI, plaintes des salariés, etc. 

 

 

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Covid 19 : Faut-il consulter le CSE ?

Crise sanitaire : qu'est-ce que cela change pour les consultations du CSE ?

Face à l’urgence de la situation et à la difficulté de réunir les représentants du personnel, est-ce que l’employeur peut passer outre la consultation des élus en cas de mise en place du chômage partiel, d'augmentation des durées maximales du travail,  de la réduction de la durée minimale de repos et le recours massif au télétravail ? La réponse est non. L’employeur doit toujours recueillir l’avis du CSE dans les cas prévus par le code du travail, mais les modalités de consultation du CSE ont été modifiées : l'employeur peut prendre des mesures conservatoires d'organisation du travail, en cas d'urgence, et consulter ensuite le CSE. 

Principes généraux de consultation 

La loi impose à l’employeur de consulter le comité notamment en cas  :

  • De modification des conditions de travail notamment la durée du travail ;
  • De modification importante d'organisation du travail ;
  • Plan annuel de prévention des risques professionnels.

En temps normal, les modalités de consultations sont régies par les règles suivantes :

  • Les décisions de l’employeur sont précédées de la consultation du CSE ;
  • Le CSE dispose d’un examen suffisant et d’informations précises et écrites transmises ou mise à la disposition par l’employeur.
  • Le CSE doit être informé de la tenue de la réunion au cours de laquelle il est consulté au moins 3 jours à l’avance.

Les  demandes d’autorisation administratives aux autorités de contrôle prévue par des dispositions légales  doivent  toujours être accompagnées par l’avis du CSE, s’il existe.

Crise sanitaire : Dérogations temporaires et exceptionnelles

Les ordonnances liées à la crise sanitaire prévoient des mesures dérogatoire en matière d’application de droit des relations collectives du travail. Si l’urgence l’exige, l’employeur peut prendre des mesures conservatoires avant d’avoir consulté le comité par exemple pour appliquer la fermeture immédiate , application  des commerces non essentiels. En somme, la consultation du CSE se déroule  a posteriori , mais demeure toujours obligatoire
Pour éviter les contacts physiques, le recours à la visioconférence est préconisé.

En fonction de critères définis par les ordonnances et par décrets, des modifications de consultation du CSE sont prévues notamment en cas de mise en place de l’activité partielle, d’une modification des  durées maximales du travail et des repos, et du recours massif au télétravail.
Théoriquement, ces mesures cesseront de produire leurs effets au 31 décembre 2020.

Activité partielle (chômage partiel)

En cas de recours au chômage partiel (R.5122-1CT), l’employeur doit  consulter le CSE. Pour transmettre l’avis de l'instance à l'autorité de contrôle, il dispose d’un délai de deux mois à compter de la demande préalable d'autorisation d'activité partielle. (R.5122-2 CT). L’employeur doit préciser dans sa demande préalable, la date de consultation des élus.  Par ailleurs, l’employeur doit informer le CSE de la décision de l’administration concernant sa demande de recours à l’activité partielle (R.5122-4 CT).
La demande d’autorisation d’activité partielle doit préciser :

  • le motif de recours :  circonstances exceptionnelles + coronavirus ;
  • les circonstances détaillées et la situation économique à l'origine de la demande ;
  • la période prévisible de sous-emploi, qui peut s'étendre jusqu'au 30 juin 2020 dès la première demande ;
  • le nombre de salariés concernés ;
  • le nombre d'heures chômées prévisionnelles.

Modification des durées du travail et de repos

Dans certaines entreprises relevant de certains secteurs d’activités (déterminés par décret), l’employeur peut modifier les durées maximales de travail (voir tableau ci-après) et  porter la durée du repos quotidien de 11 heures  à 9 heures en informant sans délai et par tout moyen le CSE ainsi que la DIRECCTE. En temps normal, la consultation du CSE doit toujours précédée la décision de l’employeur. Cependant, dans le contexte de crise sanitaire, le CSE rend son avis après la décision de l'employeur. 

Modulation des durées du travail (ordonnance du 25 mars 2020)

Durée Durée maximales
(en heures)
Dérogations possibles
(en heures)
  • Journalière
10 12
  • Hebdomadaire
48 60
  • Hebdomadaire sur 12 semaines consécutives
44 48

 

Recours au télétravail

Le recours brutal au télétravail, sans préparation, n’échappe pas non plus à la procédure de consultation du CSE dans la mesure où cela constitue par une modification importante des conditions de travail pouvant avoir des effets en termes de sécurité et santé physique et mentale (voir article : Faut-il réactualiser le document unique ?)

Sanctions en d’absence  ou irrégularité de consultation du CSE

Le  défaut ou l’irrégularité  de consultation du CSE est susceptible d’avoir des conséquences pour l'employeur : sanctions pénales (délit d’entrave), versements de dommages et intérêts, etc.